Une « feria off », pourquoi ?

Publié le 22 avril 2024

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Les 26 et 27 avril, les arènes de Béziers accueillent une « Feria Off » orchestrée par la société BETARRA et la ville de Béziers.

Au programme : présentation de l’affiche et des cartels (noms des élevages et des matadors) de la feria 2024, gala taurin avec deux spectacles tauromachiques (une becerrada et une novillada) et bodega géante sur le parvis des arènes.

Officiellement, il s’agit de « revivre la feria le temps d’une soirée et d’une journée ».

Officieusement, il s’agit de créer un événement festif pour attirer du monde aux arènes et rentabiliser la séance de tortures. 

Pourquoi ?

Depuis une dizaine d’années, le « gala taurin Christian Coll » ouvre traditionnellement la saison des événements tauromachiques à Béziers.

Créateur du club taurin « El Mundillo », l’aficionado Christian Coll, décédé en 2020, avait créé ce gala pour offrir à deux jeunes « espoirs » de l’école taurine – Thomas Cerqueira et Cayetano Ortiz – l’opportunité de massacrer quelques taureaux. On n’est jamais mieux servi que par soi-même.

Organisé au printemps, hors feria et période estivale, ce gala, qui se résume à deux spectacles tauromachiques, dont un avec mises à mort, n’a jamais réussi à attirer plus de 500 spectateurs.  À propos de son organisation, un article du Midi Libre confirme d’ailleurs ce que nous savons depuis bien longtemps : « (…) il est très difficile de dégager un équilibre financier pour un spectacle taurin à Béziers en dehors des quatre jours de la Feria ».

C’est pourquoi, il y a deux ans, BETARRA et Robert Ménard ont eu la lumineuse idée d’organiser une mini-feria à l’occasion du gala taurin Christian Coll et du dévoilement de l’affiche de la feria d’août (cette présentation, ainsi que l’annonce des cartels des corridas de la feria, se faisaient, habituellement, en présence de la presse seulement).

Baptisées « feria d’un jour » l’an dernier, « feria off » cette année, cet « avant-goût de la feria », avec bodegas et DJ, est en réalité le moyen d’attirer dans les arènes le public que la novillada seule ne parvient pas à séduire.

Olivier Margé (aux commandes de BETARRA)  a d’ailleurs récemment déclaré au Midi Libre :

« L’objectif est de surpasser les chiffres. On avait eu 1480 personnes pour le festival taurin, l’an dernier, on en espère au moins 1 800 cette année. Et entre 4 000 et 5 000 personnes sur le parvis des arènes.
Olivier Margé – 12/04/24

C’est l’aveu que les corridas ne peuvent survivre sans feria.

Quant à Robert Ménard, il lançait, l’an dernier :

« Ils n’aiment pas la corrida, on va en faire deux ! On commence par une journée, mais on pourrait en faire deux, trois… au moment du printemps. C’est important en ce moment, c’est une façon de dire notre attachement à ce que nous sommes. Derrière la fête, il y a des choses essentielles qui nous collent à l’âme. Les toros font partie de notre imaginaire, de la civilisation du sud et du Midi. C’est une question existentielle. »
Robert Ménard – 15/04/23

Nous serons présents devant les arènes, samedi 27 avril, pour dénoncer cette barbarie. Voir l’événement. 

à propos

Le COLBAC a pour but final l’abolition de la corrida. Nous nous opposons à la propagande et à la désinformation du milieu taurin, ainsi qu’à la justification de la torture animale comme relevant d’un art ou d’une tradition encore acceptable.

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