Dans tout ce que nous venons d’évoquer, le but des hommes n’est jamais de tuer ou même de blesser les bovins, mais seulement de jouer avec eux. La différence avec la corrida espagnole et la course portugaise est donc fondamentale.
Ces jeux n’en occasionnent pas moins des blessures, parfois mortelles, et s’accompagnent de mauvais traitements. Toute leur vie, les bovins de race camarguaise sont conduits par leurs gardians à coups de trident, ce qui est contraire au décret n° 80-791 du 01/01/1980 qui, dans son article 14, dispose que « l’usage d’un aiguillon, c’est-à-dire de tout objet terminé à l’une de ses extrémités par une fine pointe métallique ou une lame acérée, pour exciter ou faire déplacer les animaux est interdit ».
Le quadruple crochet métallique utilisé par les raseteurs en course camarguaise blesse trop souvent les bovins. Dans ces mêmes courses, les heurts violents et répétés des animaux contre les barrières sont sources de traumatismes.
Presque tous les taureaux utilisés dans ces courses sont soumis au « bistournage », opération qui consiste à les rendre stériles en brisant, sans anesthésie, les canaux spermatiques par torsion au moyen d’une pince.
Sous prétexte d’identification, tous les bovins camarguais et tous les chevaux de gardians sont marqués au fer rouge. Le jour de ce marquage à feu, on découpe sans anesthésie les oreilles des veaux et des génisses pour leur donner une forme spécifique à chaque éleveur. C’est « l’escoussure ». Cette double opération de marquage, érigée en spectacle, donne lieu à une fête vendue aux touristes sous le nom de « ferrade ».
Enfin abrivados et bandidos, jeux violents et dangereux, provoquent non seulement des blessures mais aussi parfois des décès.