Depuis le 13 septembre 2024, la ville de Béziers déploie un nouveau format de « journal », diffusés sur les panneaux d’affichage disséminés en divers points de la ville. Dans un des encarts de ce journal mural, un slogan diffuse un message de propagande pro-corrida.
En effet, on peut lire la phrase suivante : « Certains pensent que la corrida, c’est du sang, chez nous, c’est du sens. »
Alors que plus de la moitié des Biterrois n’ont jamais assisté à une corrida et que 61 % de la population locale souhaite la suppression de la mise à mort dans la corrida (Sondage IFOP/Sud Radio de 2022), cette phrase tente de faire croire que la corrida est une part intégrante de l’identité collective locale et qu’elle serait partagée par l’ensemble de la communauté (« chez nous »). Or, cela est loin de représenter la réalité. La corrida n’est pas une tradition partagée ou vécue par une large partie de la population. En effet, seulement 8 % des habitants de Béziers ont vu une corrida en trois ans, selon cette même étude. Présenter une minorité comme si elle représentait une majorité ou l’opinion dominante est une stratégie courante de propagande. Ainsi, la ville instrumentalise les panneaux publics pour manipuler l’opinion.
Le COLBAC dénonce aussi un moyen de créer une pression sociale pour que celles et ceux qui sont opposés ou indifférents à la corrida se sentent en décalage avec ce qui est présenté comme la norme culturelle à Béziers. Le COLBAC a recueilli, lors de la Journée des Associations du samedi 14 septembre, de nouveaux témoignages de Biterrois qui n’osent pas s’affirmer publiquement contre la corrida, par crainte de subir des conséquences négatives dans leur vie quotidienne ou professionnelle.