Beaux arts et corrida : l’action du 28 juillet à Valras

Publié le 5 septembre 2012

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A Valras (la station balnéaire proche de Béziers) chaque année est organisé un concours /exposition de peintures taurines. La date choisie (le début du mois d’août) trahit la volonté de convertir les touristes à la tauromachie tout en assurant à l’exposition un public bien plus large que les résidents permanents de Valras.
Tout est fait pour que des artistes  en mal de succès et désireux de percer deviennent des propagandistes de la corrida. Après quoi la toromafia répétera que la corrida inspire d’innombrables artistes.
S’opposer aux artistes qui exaltent la corrida est-ce de l’intolérance ? de l’obscurantisme ?
Que s’est-il  passé le 28/07/12 à Valras où le COLBAC manifestait contre un concours-exposition de toiles tauromachiques ?
 

Le  contexte
Vous êtes un écrivain, un sculpteur ou un peintre au talent encore incertain ? Vous souffrez de ne pas être reconnu, admiré, adulé ? Vous n’arrivez pas à vivre de votre art ?  Vous vous demandez comment sortir de cette galère ? C’est simple : pour vos œuvres futures et même si vous haïssez la tauromachie, choisissez le thème de la corrida. La toromafia se chargera de votre publicité, voire de votre prospérité. Les éditeurs qui refusaient vos manuscrits les accepteront désormais  et les galeries qui vous fermaient leurs portes s’empresseront de vous exposer.
Ainsi chaque année à Nîmes est organisé un concours du meilleur récit taurin. Au vainqueur est décerné le prix « Hemingway ». Accompagné d’un chèque rondelet pour stimuler les vocations. Et les vocations en sont stimulées. En 2010 le lauréat, un homme du froid habitant les Vosges, n’avait jamais de sa vie vu la moindre corrida.
Pour les peintres et sculpteurs qui n’arrivent pas à rencontrer le public la plupart des grandes ferias organisent des expositions réservées (bien sûr) aux œuvres taurines. A Nîmes le concours « FERI’ART » a imaginé d’exposer des toiles de peintres taurins non dans une galerie (où seul un public très restreint serait allé les regarder) mais sur les boulevards. Ce qui multiplie par cent ou mille le nombre des spectateurs. Même les passants qui détestent la corrida sont contraints d’en prendre plein la vue. Notoriété assurée y compris pour de simples croûtes. Un coup de poing publicitaire dont ne bénéficient jamais ceux qui peignent des natures mortes fussent-elles géniales.

L’ action du COLBAC
Le 28/07/12 à Valras, devant la salle municipale où était inaugurée l’exposition-concours, le COLBAC organisait une contre-exposition de photographies prises dans diverses arènes et montrant ce qu’est vraiment la corrida. Titre de l’expo photo :«Il faut être sadique pour aimer la corrida ». Et sur un présentoir des documents sur la tauromachie étaient proposés aux passants.

Dialogue avec une journaliste
Une journaliste du Midi libre a demandé si cette action du COLBAC n’était pas un attentat contre la culture.
Le COLBAC n’a rien contre les arts plastiques évidemment mais il combat la corrida et tous ceux qui la soutiennent, qu’ils soient politiciens, journalistes ou peintres. L’artiste n’est pas dispensé des obligations morales qui s’imposent à tout être humain. Si, dans son œuvre, il viole ces obligations, il est condamnable comme tout être humain.
Le marquis de Sade, dans son œuvre littéraire, a montré un vrai talent d’écrivain. Pourtant il faut combattre les perversions, la cruauté, les crimes qu’exaltent et recommandent les œuvres du marquis de Sade. Combattre le sadisme n’est pas de l’intolérance ou de l’obscurantisme : c’est un indispensable devoir.
Conflit avec les autorités  de Valras
La commune de Valras fait-elle partie de la République française mère des droits de l’homme et du citoyen ? On peut en douter. Samedi 28 juillet à Valras les militants du COLBAC qui présentaient aux passants documents et photos sur la corrida ont été sommés de déguerpir d’abord par la police municipale, puis par un peloton de gendarmerie et enfin par le maire de Valras accouru en personne sur les lieux. Pour contraindre le COLBAC à cesser son action citoyenne parfaitement pacifique et parfaitement légale tous les moyens d’intimidation ont été employés  y compris le relever d’identité, la menace d’un constat d’huissier et même la menace d’usage de la force. Hallucinant. A se croire dans l’Espagne franquiste ou dans la France de Pétain.
Conscients qu’ils ne faisaient rien d’illicite ou de condamnable, conscients que marcher sur un trottoir ou s’y arrêter, dialoguer avec des passants, leur offrir photos et documents, tout cela fait partie des libertés publiques fondamentales, le COLBAC a refusé de se soumettre à l’oukase des autorités locales et a poursuivi son action. Aucune des menaces (huissier, usage de la force) n’a été mise à exécution, bien sûr, le maire sachant pertinemment que c’est lui qui était en faute et non le COLBAC. Maire, policiers et gendarmes ont fini par battre en retraite nous laissant maîtres du terrain.
Ce n’est pas la première fois que M. Guy COMBES, maire de Valras et vice-président de l’agglo Béziers-Méditerranée chargé de la médiathèque André Malraux, commet, par excès de zèle envers le milieu taurin, des abus de pouvoir. En 2010 il a autorisé 7 fois les clubs taurins à utiliser la médiathèque pour y donner réunions et projections de films tout en interdisant au COLBAC d’y organiser sur le même sujet la moindre conférence.

Conclusion
Voilà des années que le COLBAC ne reçoit plus de menaces de mort, le milieu taurin ayant constaté que ces menaces étaient sans effet mais les discriminations restent en vigueur. Les opposants à la corrida, pourtant majoritaires dans le Biterrois, sont traités en citoyens diminués auxquels on refuse les droits et libertés prodigués à une minorité sanguinaire et privilégiée.
Ce qui caractérise une mafia c’est la complicité des pouvoirs publics avec un groupe aux activités condamnables. C’est pourquoi les Biterrois emploient de plus en plus le nom « toromafia ».

à propos

Le COLBAC a pour but final l’abolition de la corrida. Nous nous opposons à la propagande et à la désinformation du milieu taurin, ainsi qu’à la justification de la torture animale comme relevant d’un art ou d’une tradition encore acceptable.

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