C’est en 2014 que Boujan-sur Libron a organisé pour la première fois de son histoire une corrida formelle. Depuis, la commune se rêve grande ville taurine et organise, dans ses petites arènes rurales, des spectacles tauromachiques avec mises à mort. La « tradition » taurine à Boujan-sur-Libron est donc très récente…
Les réjouissances funestes de la temporada boujanaise débuteront les 29 et 30 juin prochains avec la 5ième édition de la Féria du Novillo « Toros y campo ».
Au programme : une novillada non piquée et deux novilladas piquées.
Les novilladas sont des spectacles qui utilisent de jeunes taureaux, exécutés par des novilleros, c’est-à-dire de jeunes apprentis-toreros, qui n’ont pas encore accédé au rang de matador de toros.
Dans une novillada non piquée, les erales (taurillons de 2 ans) sont travaillés au capote, banderillés puis tués à l’épée et au poignard. Vu l’inexpérience des apprentis-tueurs, ces exécutions sont souvent d’horribles boucheries. Il n’est pas rare que l’animal reçoive plusieurs coups d’épée et de poignard avant d’expirer.
Les novilladas piquées sont des corridas intégrales – picador, banderilles, mise à mort – pratiquées sur des novillos (jeunes taureaux de 3 ans). Elles font partie du cursus d’apprentissage du novillero : après une bonne dizaine au moins de novilladas piquées, et au cours d’une cérémonie dite « Alternative », le novillero deviendra un matador de toros et il pourra exécuter des bêtes adultes de 4 ans.
Nous devons ces festivités cruelles du siècle passé à Gérard Abella, maire de Boujan-sur-Libron et à Michel Bouisseren, empresa taurin, président de l’association Aficion Torista Boujan et de l’association Toros y Campo.
Corrida toriste
Toros y Campo est une féria toriste. À l’instar de Vic-Fezensac dans le Sud-Ouest ou de Céret, au sud de Perpignan, Boujan se targue d’être la place « torista » du Sud-Est. Le but de l’organisateur est de mettre en valeur les qualités de la bête : force, bravoure, ardeur, inlassable combativité…L’aficion torista est pleine de mépris pour les animaux faibles ou pacifiques ; en revanche elle exulte quand le « toro brave » culbute les lourds chevaux des picadors et quand il s’acharne contre eux, malgré les terribles blessures et les horribles souffrances qu’inflige la pique.
En septembre 2014, le Colbac avait organisé une manifestation pour protester contre la première corrida de la tauromachie Boujanaise. Depuis, plus rien. Chaque année, les taurins et aficionados s’en donnent à cœur joie, torturent avec des piques, des harpons, des épées et des poignards, applaudissent la souffrance et l’agonie, déshonorent la ville de Boujan et ses habitants, salissent notre Midi et nos valeurs éthiques, sans la moindre opposition ni manifestation anti corrida. Mais cette année, comme les suivantes, nous serons au rendez-vous.
Samedi 29 juin, malgré la canicule, la manifestation a rassemblé une cinquantaine de militants.
Dans la presse :
26/06/19 Midi Libre Les anti corridas appellent à manifester
25/06/19 Le Petit Journal Sophie Maffre-Baugé : corrida à Boujan
25/06/19 L’Indécapant Boujan, ville de sang : appel à manifestation
→ Deux membres du Colbac ont assisté à la novillada et ont filmé. Les images qu’ils ont ramenées sont effroyables. Elles sont compilées dans cette vidéo.
→ Fiasco de la féria : on a pu lire sur beaucoup de sites taurins et dans la presse que cette feria avait été très médiocre. Beaucoup de critiques et de déception chez les aficionados. Les organisateurs ont fait profil bas : aucun commentaire sur l’Aficion Torista de Boujan.
https://www.corridasi.com/2019/07/01/boujan-six-silences-pour-finir/
http://lotaureroge.canalblog.com/archives/2019/07/02/37474105.html