Du 14 au 16 avril 2009 s’est tenu à Séville un colloque réunissant toreros, éleveurs de taureaux, organisateurs de corridas, écrivains et journalistes taurins.
Les participants venaient de tous les pays taurins d’Europe (Espagne, Portugal, France) et d’Amérique (Mexique, Colombie, Pérou, Venezuela, Equateur). La France était représentée notamment par Francis Wolff, prof de philo parisien, par l’historien Bartolomé Benassar et par André Viard, ex-matador devenu bonne à tout faire de la corrida.
But du colloque : protéger la corrida contre ses nombreux adversaires dont l’action inquiète le milieu taurin. D’innombrables discours ont loué, exalté, glorifié la tauromachie, présentée comme le bijou de la culture latine. La fiesta brava serait d’ailleurs une irremplaçable source d’inspiration pour les artistes de toutes disciplines. Le milieu taurin aurait un infini respect pour le taureau de combat pendant ses années d’élevage et même pendant son supplice dans l’arène. Par souci de rentabilité, le toro bravo, prétendument « sauvage » est élevé dans des enclos de plus en plus étroits et nourri avec des granulés industriels versés dans des mangeoires en béton. La déclaration finale du colloque prétend néanmoins que les taureaux de corrida sont élevés « dans les meilleures conditions de liberté sur des espaces protégés qui constituent une réserve écologique irremplaçable pour la faune sauvage et la flore. »
Rien de nouveau dans les arguments ci-dessus qu’on nous assène depuis tant d’années. Retenons en revanche la stratégie adoptée par le colloque sévillan. Une convention pour la protection de la diversité culturelle a été signée en 2005 par tous les Etats membres de l’UNESCO. Il s’agissait d’éviter que la mondialisation ne provoque une uniformisation culturelle. Le colloque de Séville exploite cette convention de l’UNESCO et envisage de faire reconnaître la corrida par l’UNESCO comme composante du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.