Le COLBAC, Comité de liaison biterrois pour l’abolition des corridas, se félicite de la récente décision du Conseil d’État, qui condamne définitivement les fraudes fiscales de la société Simon Casas Productions.
Dans les arènes de la justice, et au terme d’une longue bataille, où il a tenté par tous les recours d’obtenir gain de cause, l’organisateur de corridas Simon Casas a perdu le combat de la TVA. En 2011 et 2012, il avait en effet décidé de ne pas acquitter le taux de TVA de 19,6 % imposé aux corridas, et s’était appliqué le taux réduit de 5,5 % propre aux spectacles vivants, réalisant ainsi une économie de 700 000 euros. Pour justifier sa démarche, il déclarait en 2013 dans un quotidien régional : « Depuis 50 ans, le Code des impôts stipule que tous les spectacles vivants, du cirque à l’opéra, bénéficient du taux de TVA réduit à 5,5 %. Sauf les corridas et les combats de coqs ! Pourquoi une telle différence ? ».
On pourrait rétorquer à Monsieur Casas que depuis 70 ans, le Code pénal n’est pas plus juste quand il interdit les corridas partout en France, sauf dans douze départements du Sud ! Mais l’administration fiscale, et toutes les instances juridiques sollicitées pendant ce long bras de fer, ont été pour leur part très justes : elles ont considéré la singularité de la corrida, qui tient notamment à ce qu’elle se déroule autour du thème central de l’affrontement entre l’homme et le taureau selon un rituel comportant la mise à mort de ce dernier, pour affirmer qu’elle n’est ni un spectacle de variété, ni un spectacle de cirque.
Car ce qui se passe dans une arène n’est pas de nature à faire rire ni à distraire. On y répand le sang et on y meurt. La corrida est une triste exhibition qui met en danger la vie d’un homme et prend celle d’un animal.
Messieurs Casas et consorts apprennent à leurs dépens, qu’on ne peut d’un côté, élever l’homme et le taureau aux rangs de demi-dieu et bête féroce imprévisible, et d’un autre, les réduire à un gentil clown facétieux et à une bête domptée.