Après toutes ces opérations, on pourrait croire que le jeune animal est suffisamment identifié. Erreur : il va recevoir une cinquième marque.
Chaque propriétaire tient en effet à ce que ses bêtes soient identifiables comme étant les siennes au seul aspect de ses oreilles. On sculpte donc au couteau ou aux ciseaux, sans anesthésie, les oreilles des veaux pour leur donner un contour particulier à chaque élevage.
Cette marque à l’oreille (appelée ” escoussure ” en France et ” señal ” en Espagne) se fait le même jour que le marquage à feu. L’ensemble des cinq opérations donne lieu, chaque année, à une fête et, de plus en plus, ce spectacle (repas compris) est vendu aux touristes dans le Midi de la France, sous le nom de ” ferrade “.
Peut-être croyez-vous que cette ignominie est propre aux producteurs de bovins de corrida ? Détrompez-vous : tous les manadiers, c’est-à-dire les éleveurs de bovins de race camarguaise ( loués pour divers ” jeux ” sans mise à mort) organisent eux aussi leur ferrade . Certains en tirent le plus clair de leur revenu et sont, pour cette raison, appelés ” ferradiers “.
Ces pratiques barbares, odieuses, injustifiables, sont-elles compatibles avec la loi française qui réprime les sévices et actes de cruauté envers les animaux domestiques ? Les images de ferrade, les publicités pour ferrade s’étalent dans la presse comme s’il ne s’agissait pas de séances de torture.