Il comporte les principaux ingrédients d’une corrida : picadors, banderilles, mise à mort. Il se distingue néanmoins de la corrida de toros à plusieurs égards :
Dans un festival, les matadors ne reçoivent aucune rémunération. En échange, les organisateurs s’arrangent pour réduire à rien le danger couru par les toreros.
Les animaux suppliciés ont presque toujours moins de quatre ans.
Ce sont donc des novillos et non de vrais taureaux. Les cornes sont systématiquement » afeitées « , c’est-à-dire épointées à la scie et à la lime.
Au lieu d’affronter deux taureaux successivement comme en corrida, chaque matador ne tue qu’une seule bête.
Les matadors de festival sont souvent des toreros retraités qui reprennent du service à cette occasion.
Comme pour montrer que le festival est une corrida au rabais, les matadors n’y portent pas le luxueux habit de lumière mais un simple costume de paysan andalou.
Les bénéfices d’un festival, au lieu d’être empochés par l’organisateur, sont officiellement destinés à une cause quelconque : la famille d’un torero défunt, une école de corrida, etc. En France, la tendance actuelle est d’organiser des festivals au profit de causes humanitaires : victimes d’inondations, recherche médicale, etc. Il s’agit de corridas dites de « bienfaisance ». Ainsi, le 16 août 2020, à Béziers, un festival taurin « caritatif » a été programmé au profit du Centre Hospitalier de Béziers. Malgré une pétition du Colbac qui a recueilli plus de 67 000 signatures, six jeunes taureaux ont été suppliciés et mis à mort au profit de l’hôpital public.
L’organisation d’un festival « caritatif » est en réalité une manœuvre pour redorer l’image de la tauromachie, une vaine publicité pour tenter d’innocenter les corridas en les faisant passer pour des œuvres de bienfaisance. Il s’agit aussi d’attirer aux arènes un public plus large. Le prix de revient d’un festival a beau être restreint, cette tauromachie méprisée par les connaisseurs, attire en réalité très peu de monde.
La corrida privée a lieu chez un éleveur, dans une arène de tienta, sans aucun public ou pour quelques dizaines de spectateurs venus sur invitation personnelle.
Les toreros sont soit des professionnels qui s’entraînent ainsi à torturer et à tuer, soit des amateurs qui veulent jouer au toréador.
Les animaux suppliciés à cette occasion sont de pauvres bêtes qu’une tare physique ou psychologique rend invendables pour une corrida publique. On les achète à bas prix pour les massacrer, puis on se rembourse en vendant leur viande à des bouchers.
Ces tueries clandestines étant perpétrées sans aucune publicité, leur nombre annuel est impossible à évaluer. Il est seulement certain qu’elles sont bien plus nombreuses que les corridas publiques annoncées par affiches et par les médias. Surtout en début de carrière, les toreros professionnels, pour s’entraîner, tuent beaucoup plus en privé qu’en public.
L’absence de caméras et de photographes permet toutes les dérives auxquelles peut conduire une cruauté sans frein. On imagine les atrocités auxquelles se livrent les bourreaux sous prétexte de se faire la main.
En lien avec la crise sanitaire, dans son numéro de janvier 2021, la revue Planète Corrida écrit : « Beaucoup de toros ont été combattus cette année dans les arènes privées des ganaderias – le tentadero est devenu en 2020 un spectacle d’actualité. »
C’est une » fête champêtre » organisée chez un éleveur de taureaux par un club taurin pour le plaisir de ses adhérents. Un banquet au milieu de la journée sert d’entracte entre les brutalités commises sur des bovins le matin et les sévices infligés à d’autres bovins l’après-midi. Ces brutalités et sévices varient beaucoup d’une fête à l’autre, allant de la ferrade à la corrida privée, selon les goûts et les moyens des organisateurs.
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Le COLBAC a pour but final l’abolition de la corrida. Né à Béziers en 1993, il œuvre plus spécifiquement pour la fin des corridas dans le Biterrois. Il alerte, informe, sensibilise la population sur la barbarie tauromachique, ses victimes, ses soutiens directs et indirects. Il interpelle les pouvoirs publics. Il s’oppose à la propagande et à la désinformation du milieu taurin, ainsi qu’à la justification de la torture animale comme relevant d’un art ou d’une tradition encore acceptable. Il manifeste régulièrement pour imposer la question de la fin des spectacles cruels dans le débat public.
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