L’hôpital, qui sauve des vies, peut-il accepter les recettes d’un spectacle qui donne la mort ?

Publié le 9 juillet 2020

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une tète de taureau

Le Colbac a écrit au Centre Hospitalier de Béziers, et à ses autorités de tutelle, à propos du festival taurin caritatif, programmé le 16 août 2020 au profit de l’hôpital. 

Dans un courriel en date du 18 juin, et dans une lettre envoyée le 22 juin,  le Colbac demande à la direction de l’hôpital de Béziers, de s’engager publiquement à refuser les bénéfices de la corrida organisée à son profit, le 16 août prochain, dans les arènes de Béziers. Des copies de la lettre ont  également été adressées aux organismes de tutelle de l’hôpital.  

Le Colbac demande à Philippe Banyols, directeur général du CH de Béziers, que l’argent des corridas ne soit pas utilisé pour pallier le manque de moyens de l’hôpital public. L’association insiste sur la violence et la cruauté des mises à mort, incompatibles avec les valeurs et les missions de l’hôpital.

  • Les corridas sont la cause de blessures mortelles pour les taureaux. Elles sont aussi parfois responsables de la mort ou d’accidents pour les hommes. Elles s’opposent donc aux valeurs éthiques des soignants : le respect de la vie.
  • « La bienfaisance est incompatible avec la violence et la souffrance d’un animal, affirme l’association. Le festival taurin caritatif organisé le 16 août, est en réalité une manœuvre pour redorer l’image de la tauromachie, réputée cruelle. »

Et de rappeler que régulièrement, de nombreuses associations refusent d’être liées aux spectacles tauromachiques : Rêves ( l’association qui réalise les rêves des enfants gravement malades), Les Paralysés de France, et l’ADOT (association pour le don d’organes et de tissus) en sont quelques exemples.

Par courrier, le Colbac a également sollicité l’appui du Ministre de la Santé, Olivier Véran, du Directeur de l’ARS, Pierre Ricordeau, du Président de la Fédération Hospitalière de France, Frédéric Valletoux, et de la Présidente de la Commission des Usagers du Centre Hospitalier de Béziers, Marie-Agnès Scherrer, afin de convaincre définitivement la direction de l’hôpital de renoncer à l’argent issu des corridas.  

Toutes les vies comptent. Et il y a, à Béziers, de nombreuses œuvres caritatives désireuses d’aider l’hôpital et les soignants de la ville !

 

Pétition en ligne

Notre courrier et nos courriels à M. Banyols, directeur de l’hôpital, ainsi que nos courriels à Mme Gleyzes, responsable de la communication, sont restés sans réponse. 

Par conséquent, dimanche 5 juillet, nous avons lancé une pétition en ligne qui a recueilli en trois jours plus de 50 000 signatures.  Cette pétition rappelle que :
– L’argent issu de la torture d’un animal est inacceptable et ne peut rien financer honorablement.
– La violence et les actes cruels infligés aux êtres vivants sont incompatibles avec les valeurs et les missions de l’hôpital public. Si les corridas sont la cause de persécutions pour les taureaux, elles sont aussi parfois responsables de la mort ou d’accidents pour les hommes.

Soutenir l’hôpital et le personnel soignant ne peut se faire en infligeant une mort lente et douloureuse à un animal. 

→  08/07/20 France 3 TV Occitanie a consacré le début de son JT 19/20 Région à la corrida caritative et à la pétition : Béziers Faut-il reverser les bénéfices des corridas à l’hôpital ?  

Texte de la pétition :

Le 16 août prochain, à Béziers, un festival taurin « caritatif » est programmé au profit du Centre Hospitalier de Béziers. Au cours de cette corrida, six jeunes taureaux seront suppliciés et mis à mort dans les arènes.

L’hôpital qui sauve des vies peut-il accepter les recettes d’un divertissement qui donne la mort ?

Dans une arène, le taureau ressent la peur, le stress, la douleur. Pendant vingt minutes, il est harcelé et ne peut se soustraire aux blessures profondes, mortelles, qui lui sont infligées. Les piques, les banderilles, les épées et les poignards utilisés dans le cadre des corridas, sont des instruments de torture. Si les corridas sont la cause de persécutions pour les animaux, elles sont aussi parfois responsables de la mort ou d’accidents pour les hommes.

En raison de leur cruauté avérée, les corridas ont une connotation fortement négative et sont confrontées à la raréfaction de leur public. Ainsi, l’organisation d’une corrida « caritative » est en réalité une manœuvre pour redorer l’image de la tauromachie, une vaine publicité pour tenter d’innocenter les corridas en les faisant passer pour des œuvres de bienfaisance.

Mais la bienfaisance, la charité, l’humanité sont incompatibles avec la maltraitance et la violence ;  les valeurs et les missions de l’hôpital public sont incompatibles avec le spectacle de l’agonie d’un animal

Ne laissons pas la tauromachie sanglante, interdite et pénalisée sur 90% du territoire national, désapprouvée par 75% des Biterrois [1] et par 80% des Français [2],  instrumentaliser la crise sanitaire :

Soutenir l’hôpital et le personnel soignant ne peut se faire en infligeant une mort lente et douloureuse à un animal !

De nombreuses associations à but humanitaire ou médical refusent les bénéfices des corridas, et ne veulent pas être liées aux spectacles tauromachiques : Les Paralysés de France, Rêves, À chacun son Everest, l’ADOT –  association pour le don d’organes et de tissus – et très récemment les Restos du Cœur, en sont quelques exemples.

Toutes les vies comptent et nul ne peut ignorer la sensibilité des animaux.

Avec le COLBAC, nous demandons au Centre Hospitalier de Béziers de s’engager publiquement à refuser l’argent lié à la souffrance d’êtres vivants et à renoncer aux bénéfices du festival taurin caritatif, afin de ne pas cautionner une pratique moralement et humainement injustifiable.

[1] Sondage IFOP pour l’Alliance Anti Corrida – 2017

[2] Sondage IFOP pour la Fondation B. Bardot – 2018

un dessin
La corrida caritative vue par Man, juillet 2020

à propos

Le COLBAC a pour but final l’abolition de la corrida. Nous nous opposons à la propagande et à la désinformation du milieu taurin, ainsi qu’à la justification de la torture animale comme relevant d’un art ou d’une tradition encore acceptable.

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