Samedi 15 mars, nous avons manifesté devant les arènes de Béziers pour dénoncer la cruauté de la corrida, et plus particulièrement celle des entraînements à la corrida.
Ce jour-là, se déroulait dans les arènes de Béziers le sixième entraînement public du torero Parejo depuis 2023.
Lors de la première édition, six taureaux ont été tués ; l’année suivante, quatre. Même si les taureaux n’ont finalement pas été tués lors de cette séance, le sang a coulé car ils ont été torturés à la pique. Leur souffrance est indéniable. Faut-il rappeler le jugement du tribunal correctionnel de Béziers en 2021 :
« Les coups portés par les picadors causent d’importantes souffrances à l’animal dans le but établi de porter atteinte volontairement à son intégrité physique, les coups étant sciemment portés à l’aide d’une arme puissante perforant le corps de l’animal. Il s’agit d’actes de cruauté tout comme la répétition des poses de banderilles et la mise à mort à coup d’épée et de poignard. » (Tribunal correctionnel de Béziers, 2021, procès de la SPA contre le matador S. Castella, l’éleveur R. Margé et le maire R. Ménard)
Entraînement à tuer
Au cours d’une corrida, les matadors doivent réglementairement tuer à l’arme blanche. L’épée doit s’enfoncer dans l’épaule droite, passer sous l’omoplate, glisser entre deux côtes pour transpercer la cage thoracique. Si l’épée heurte un os, si elle ne s’enfonce pas assez, si elle pénètre de travers et ressort entre les côtes, si le coup est donné trop bas ou trop haut, alors le matador n’obtient pas de trophée. S’il « tue mal » et s’y reprend plusieurs fois, il risque d’être hué. Par ailleurs, pour enfoncer l’épée jusqu’à la garde, le matador doit s’exposer aux cornes. Un long entraînement est donc indispensable pour acquérir la sûreté des gestes.
Les toreros s’entraînent chez les éleveurs à qui ils achètent des taureaux pour les massacrer en privé.
Les animaux utilisés ont systématiquement les pointes des cornes sciées. Ce sont souvent des animaux qu’un défaut physique rend invendable pour les corridas publiques.
Il n’y a aucune règle ni aucun contrôle dans les entraînements privés.
À l’abri des regards, sans témoins, les pires sévices sont permis. Après une estocade ratée, on arrache l’épée et on recommence plusieurs fois. Lors de l’entraînement du 2 mars, dans les arènes de Béziers, les coups d’épée ont occasionné une très large plaie béante sur le dos du taureau.


















