Pillage des fonds publics

Publié le 24 septembre 2009

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Même à Nîmes, les corridas, loin d’être une affaire juteuse, sont généralement déficitaires comme le montre, entre autres, une expertise financière commandée par la mairie nîmoise (Midi Libre du 11 /10/1998).

Les arènes de Nîmes ont pourtant une réputation internationale et une capacité d’accueil (14.000 places) qui permettent de rentabiliser des spectacles coûteux. On imagine l’ampleur du déficit dans les arènes de moindre catégorie.
En général, ce sont des mairies qui organisent les corridas en France, sur fonds publics et ce sont donc les contribuables, majoritairement anticorrida , qui paient le déficit.
Est-ce tolérable ?


Il arrive que les spectacles soient organisés à ses frais par un club taurin (à Céret par exemple) ou par un entrepreneur privé (exemple de Robert MARGE à Béziers).

Même dans ces cas, les spectacles sont largement financés sur fonds publics :

A/ On a vu plus haut comment de l’argent municipal est versé à des médias pour faire en permanence la promotion des corridas (voir 7-LA CORRIDA CONTRE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE). Ainsi à Béziers où les arènes sont propriété privée et où les corridas sont l’œuvre d’une entreprise privée, les contribuables financent la publicité tauromachique.

B/ D’après la revue aficionada  » TENDIDO  » , il n’existe pas plus de 5 000 aficionados dans toute la France. Ajoutons-y quelques milliers de snobs qui croient chic de s’afficher dans ces spectacles que les médias prétendent hautement artistiques et culturels. Dix mille amateurs, vrais ou faux, c’est bien peu pour toute la France. Aussi, pour réunir plusieurs milliers de spectateurs à une corrida il faut les faire venir de tout l’hexagone.
Or, ces amateurs, moins passionnés qu’on ne le dit, n’acceptent pas de faire des centaines de kilomètres uniquement pour assister à des corridas. Pour les déplacer, il faut, hors des arènes, toute une feria, c’est-à-dire une grande fête de plusieurs jours offrant de nombreuses attractions (concerts de rue, village équestre, expositions, etc.) gratuites pour les visiteurs parce que payées par le contribuable. Sans ferias, les matadors les plus célèbres se produiraient devant des gradins presque vides. Si des corridas peuvent avoir lieu, c’est donc grâce aux ferias financées par les contribuables presque tous indifférents ou hostiles aux corridas. Combien de temps accepterons-nous de payer pour la survie de ce que nous condamnons ?

C/ Que dire des écoles de tauromachie (Nîmes, Arles, Béziers, etc.) où on apprend à des enfants dès le plus jeune âge à torturer et à tuer ? Ces écoles inqualifiables, condamnées par l’opinion publique, ne vivent pourtant que de fonds publics versés par des mairies, par des Conseils Généraux, parfois par le Conseil Régional. Combien de temps encore accepterons-nous de financer ces scandales ? Il y a pourtant encore plus grave peut-être :

D/ La Chambre Régionale des Comptes a publié en 1997 un rapport sur les malversations commises par la mairie de Nîmes dans la gestion des spectacles taurins. Ce rapport montre par quels mécanismes les corridas ont permis à des élus municipaux et à leur serviteur Simon CASAS de voler 50 millions au fisc et de faire disparaître 50 autres millions d’argent public sans qu’on sache bien dans quelles poches ces fonds ont disparu. Ces pratiques scandaleuses ne sont pas limitées à Nîmes comme le montre le rapport d’étape sur la filière taurine publié la même année par le Conseil économique et social régional. Éleveurs de taureaux, toreros, torobusinessmen et élus des villes taurines s’entendent pour noyer dans d’épaisses ténèbres les opérations financières auxquelles ferias et corridas donnent lieu. Le conseil économique et social régional, n’ayant pu obtenir de chiffres ni sur le prix des taureaux vendus aux mairies , ni sur les rémunérations versées par les mairies aux toreros, est contraint de conclure :

" La transparence n'est pas, dans ces milieux, une vertu cardinale. "

Et ce n’est pas nous mais la revue tauromachique  » Toros  » qui, dans son numéro 1569, écrit :  » Tous les clubs taurins et revues taurines réclament régulièrement depuis des années la publication au moins annuelle des comptes des arènes. Ils n’obtiennent JAMAIS aucune réponse claire… Il est absolument anormal, quand la gestion d’une arène est faite sur le mode public municipal, qu’il n’en soit jamais rendu compte aux habitants de la commune comme dans les autres matières. Que craint-on si on n’a rien à cacher ?  » Cette opacité n’autorise-t-elle pas les citoyens à soupçonner toutes sortes de détournements de fonds ?

à propos

Le COLBAC a pour but final l’abolition de la corrida. Nous nous opposons à la propagande et à la désinformation du milieu taurin, ainsi qu’à la justification de la torture animale comme relevant d’un art ou d’une tradition encore acceptable.

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