Offensive de la SPA à Béziers : sur le banc des accusés, la corrida.

Publié le 25 mars 2021

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Ce mercredi 24 mars, se déroulait le procès des protagonistes de la tauromachie biterroise :  Robert Margé (ex directeur des arènes de Béziers ), le maire de la ville Robert Ménard, et Sébastien Castella (torero biterrois), poursuivis en justice par la SPA nationale (Société Protectrice des Animaux)  pour « sévices graves et actes de cruauté envers un animal en 2019 ».

L’audience a duré 5 heures. Les débats ont été tendus.

Etaient présents à la barre : le président de la SPA Jaques-Charles Fombonne, Robert Margé et Robert Ménard. Grand absent : l’accusé principal, le torero Sébastien Castella. 

Le début de l’audience est marquée par les tentatives du mundillo d’échapper à la procédure : la société « Plateau de Valras » (R. Margé) qui gérait les corridas en 2019 déclare qu’elle ne peut être attaquée car elle est en liquidation judiciaire. Puis, l’avocate de la défense demande la nullité de la procédure du fait que le véritable nom de Sébastien Castella ainsi que sa date de naissance ne sont pas mentionnés dans la citation directe (le torero s’appelle en réalité Sébastien Tursac).

La plaidoirie de la SPA porte sur la cruauté de la corrida, la nécessité d’abolir la peine de mort pour des animaux innocents, la nécessité de cohérence avec les récentes avancées législatives visant à interdire les spectacles avec animaux, la tradition qui a disparu ( baisse conséquente de la fréquentation des arènes ) et le fait que la majorité des Français, y compris dans les départements taurins, sont favorables à la suppression des corridas ( selon des sondages univoques sur le sujet).

Sans surprise, la partie adverse axe sa défense sur la tradition et s’est attachée à démontrer que la corrida était une vraie tradition à Béziers. Robert Margé a évoqué son amour pour les taureaux, et leur « race très particulière, belliqueuse dans ses gènes  » : « Ce sont des fauves  » (!) . Robert Ménard admet que « c’est une tradition qui perd du terrain » mais « c’est une passion, une culture » à Béziers. 

Le procureur s’est adressé au Tribunal  » Quand les textes ne sont pas clairs, il arrive que vous fassiez jurisprudence (…) . Je ne sais pas trancher « . 

Le jugement sera rendu le 5 mai 2021.

Devant le tribunal, pro et anti corrida "manifestent"

La Fédération des Clubs Taurins du Biterrois avait appelé à un rassemblement devant le tribunal, en soutien aux accusés. Face aux attaques de la SPA, ils revendiquent la mise à mort du taureau comme « point majeur » de leur défense : « La corrida est une tradition, la mort du taureau fait partie de la corrida intégrale ». 

Le Colbac a souhaité être présent de manière symbolique ( c’est à dire en petit comité, sans avoir appelé ni à un rassemblement ni à manifester ) pour soutenir l’action de la SPA et délivrer un message unique et fort porté par une grande banderole  : 

« Actes de cruauté, sévices graves envers un animal : la corrida ne doit plus être une exception.  »

Pour nous, ce procès permet de relever une nouvelle fois l’étrangeté d’une loi française qui autorise par dérogation sur un territoire, ce qu’elle punit de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende sur un autre territoire. 

une foule
Les pro corrida rassemblés devant le tribunal ( Photo France Bleu Hérault © Stefane Pocher )
une banderole
Présence symbolique du Colbac : "La corrida ne doit plus être une exception. "
Reportage au JT de France 3 Région Hérault
un article de journal
Petit Journal de l'Hérault

à propos

Le COLBAC a pour but final l’abolition de la corrida. Nous nous opposons à la propagande et à la désinformation du milieu taurin, ainsi qu’à la justification de la torture animale comme relevant d’un art ou d’une tradition encore acceptable.

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