Novillada sans picadors
Après les becerradas, c’est le degré suivant de l’apprentissage.
Ce spectacle, appelé également « novillada non piquée », utilise des « erales » (taurillons de deux ans).
Les animaux sont travaillés au capote, banderillés, puis tués à l’épée et au poignard. Vu l’inexpérience et la maladresse des apprentis tueurs ces exécutions sont souvent d’horribles boucheries. Il n’est pas rare qu’un eral reçoive plusieurs dizaines de coups d’épée et de poignard avant d’expirer.
Après une dizaine au moins de novilladas sans picadors, l’apprenti torero peut participer à des novilladas piquées.
Novillada piquée
C’est une corrida intégrale (picadors, banderilles et mise à mort). C’est pourquoi on l’appelle aussi corrida de novillos.
Les novillos sont de jeunes taureaux de trois ans. On appelle » novilleros » les toreros qui participent à ces spectacles.
Après une dizaine au moins de novilladas piquées, l’apprenti, au cours d’une cérémonie dite » alternative « , accède au rang de matador de toros. Il peut désormais exécuter des bêtes adultes âgées de quatre ans.
Tienta
On appelle « tienta » l’épreuve de sélection à laquelle chaque éleveur de taureaux de combat soumet toutes ses génisses quand elles atteignent l’âge d’un an environ. Il s’agit pour l’éleveur d’évaluer chaque génisse pour déterminer si elle a les qualités physiques et mentales pour devenir mère de bons taureaux de combat.
Chaque éleveur possède une minuscule arène privée en vue des tientas.
L’épreuve de sélection imite les phases essentielles d’une corrida. Les génisses, outre l’épreuve du capote et de la muleta, sont éprouvées par un picador qui mesure, à coups de pique, leur réaction à la douleur et leur agressivité.
La tienta comporte 3 phases : épreuve du picador pour tester la bravoure et l’agressivité de la génisse, épreuve du capote et épreuve de la muleta pour tester la qualité de la charge. Ainsi une génisse assez intelligente pour comprendre que son ennemi n’est pas le chiffon rouge qu’on lui présente mais l’homme qui agite ce chiffon et qui chargerait l’homme au lieu de charger le chiffon, n’est pas conservée comme génitrice mais envoyée sans délai à l’abattoir. En effet un « bon » taureau de corrida doit, cent fois de suite, jusqu’à épuisement complet, foncer sur tous les leurres en étoffe rose ou rouge qu’on lui tend sans jamais s’en prendre à l’homme. Le torero peut ainsi diriger tous les mouvements de l’animal, le faire passer à son gré à droite ou à gauche, autour de lui ou contre lui, le tout sans aucun danger puisque la bête, fascinée par le leurre, n’a pas un regard pour le torero.
Autrefois simple travail saisonnier comme le labour et les semailles, la tienta est progressivement devenue un spectacle à part entière pour lequel les amateurs paient parfois une entrée.
Les tientas sont de plus en plus souvent offertes en spectacles aux membres des clubs taurins et aux touristes dans le cadre des « ganaderias » (fermes d’élevage). Il s’agit pour les organisateurs d’attirer par la gratuité de jeunes spectateurs et de renouveler si possible le public vieillissant de la corrida.
À Béziers, l’Ecole taurine organise régulièrement des spectacles de tientas, qui permettent aux élèves de s’entrainer et de se produire devant des spectateurs. Malgré la gratuité, les gradins sont systématiquement quasi vides.