L’été étant la haute saison de la tauromachie, on vend aux consommateurs en ce moment la viande de taureaux trucidés en corrida. Commerce doublement condamnable…
Un trafic illégal
La loi exige que la viande vendue en boucherie et dans la restauration provienne d’animaux préparés, rendus inconscients par une décharge électrique, saignés et tués selon des règles d’hygiène précises dans un abattoir autorisé. Ce n’est pas du tout le cas des taureaux suppliciés dans les arènes. Le commerce de leur chair est donc illégal.
Une viande toxique
Les taureaux de corrida sont soumis à des stress intenses et multiples. D’abord un long transport jusqu’aux arènes dans des caisses étroites où ils peuvent à peine bouger. Ils sont ensuite enfermés dans le toril d’une arène, milieu pour eux inconnu et stressant. Puis chaque taureau est isolé dans un « chiquero », cellule obscure et angoissante. Quand arrive l’heure du supplice, l’animal passe de l’obscurité à une lumière éblouissante et subit les agressions de 6 hommes qui l’assaillent à coups de pique, de harpons, d’épée et de poignard.
Tout ce stress provoque dans le corps du taureau une forte sécrétion de catécholamines, toxines dangereuses pour ceux qui mangeront cette chair. Les efforts musculaires intenses déployés pendant 20 à 30 minutes de combat jusqu’à épuisement complet génèrent d’autres toxines : acide lactique, acide urique, acides gras. A lui seul l’acide urique, en se déposant dans les articulations du mangeur de viande, dans ses voies urinaires et sur la paroi des vaisseaux sanguins, provoque 3 maladies : goutte, calculs et troubles circulatoires.
Dans les abattoirs, c’est justement pour que les bêtes aient le temps d’éliminer les toxines générées par la fatigue et le stress du transport qu’on leur laisse plusieurs jours de repos avant de les insensibiliser et de les abattre.
Au surplus les taureaux de corrida sont souvent drogués. Il s’agit soit de les affaiblir quand on les juge trop dangereux soit au contraire de les doper quand ils sont invalides. Dans un livre intitulé « Entre campos y ruedos » le collège des vétérinaires espagnols énumère la longue liste des drogues administrées aux taureaux avant les corridas et conclut que la chair d’animaux ainsi drogués est impropre à la consommation.
Depuis 1997 le gouvernement du pays basque espagnol demande que soit interdite la consommation de viande de taureau tué en corrida. Dans une lettre de 1996 le secrétaire général du conseil supérieur des vétérinaires français estime que cette viande est impropre à la consommation. Dans un avis rendu le 01/06/01 l’agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) estime elle aussi que les cadavres des taureaux tués en corrida ne doivent pas « entrer dans la chaîne alimentaire » Tout cela en vain. Dans tout autre domaine l’Etat français se serait conformé à l’expertise de l’AFSSA mais les intérêts financiers du milieu taurin passent chez nous avant la santé des consommateurs.
La complicité des pouvoirs publics
En 1999 et 2000 le COLBAC s’est adressé aux services vétérinaires de l’Hérault, au préfet, à la direction régionale de la répression des fraudes, au secrétaire d’Etat à la consommation, au Ministre de l’agriculture et enfin au premier ministre pour leur demander de mettre fin à ce trafic malsain et illégal. Ceux qui nous ont répondu montraient un grand embarras. Ils ne contestaient ni la toxicité de cette viande ni l’illégalité de ce trafic. Ils s’abritaient tous (y compris le premier ministre !!!) derrière leur prétendue incompétence et nous invitaient à nous adresser ailleurs.
Ainsi se vérifie la complicité à tous les niveaux des pouvoirs publics avec le milieu taurin.
Les consommateurs ayant lu le présent texte sont maintenant informés. A eux d’agir en conséquence.