Les annonces se succèdent et confirment une réalité : la corrida perd du terrain en France. Qu’il s’agisse de raisons budgétaires ou d’un rejet éthique, trois communes renoncent à organiser des corridas.
La Brède, près de Bordeaux, supprime la corrida annuelle pour des raisons financières. Eauze, autre place taurine, ne reconduira pas non plus de corrida formelle cette année. À Vieux-Boucau, le maire a pris une décision inédite : renoncer à la corrida pour des raisons éthiques.
La Brède abandonne la corrida : trop coûteuse, plus rentable
La ville de La Brède (4 423 habitants), près de Bordeaux, abandonne la corrida qu’elle organisait depuis 1997.
Le maire, Michel Dufranc, fervent aficionado et défenseur acharné de la tauromachie, a dû admettre que la corrida n’est plus économiquement viable pour la ville de La Brède, le coût du spectacle représentant une charge trop lourde pour la municipalité. Le budget global est estimé à 100 000 euros, dont 15 000 euros uniquement pour la location de l’arène démontable fournie par une société espagnole. À cela s’ajoute le constat d’un déséquilibre financier : les recettes issues de la billetterie, du mécénat et de la participation du club local ne suffisent pas à couvrir les dépenses.
Michel Dufranc refuse de parler d’un abandon définitif et tente d’organiser une « mise en pause » pour repenser le financement. Un dernier baroud d’honneur ?
En juin 2023, Michel Campistrau, président de la Peña Taurine des Graves, admettait la fragilité financière de la corrida à La Brède :
« C’est la Mairie qui organise la corrida. (…) La corrida est intégrée aux Fêtes de La Rosière, et la totalité du risque financier est assumée par la Mairie. Michel Dufranc, le Maire, porte et défend ce projet face à une opposition municipale qui est loin d’être en faveur de la tauromachie. Il faut faire preuve d’une grande rigueur financière, car tout est très surveillé. C’est un exploit pour le Maire de maintenir cette tradition taurine. Tout repose sur son afición et sa volonté de voir des toros à La Brède. Il est donc difficile aujourd’hui de se projeter sur le long terme. » (Michel Campistrau, Tertulias, juin 2023)
Et la commune d’EAUZE…
Selon un article du site taurin Corridasi, les arènes d’Eauze ne présenteront pas de corrida en 2025, se limitant à une novillada sans picador, organisée par le club taurin local. Par ailleurs, une troisième arène de moindre importance, située, elle aussi, dans le Sud-Ouest, ne sera pas au rendez-vous cette année, toujours pour des raisons économiques.
Vieux Boucau : le maire dit NON à la barbarie !
Contrairement aux élus contraints d’abandonner la corrida pour des raisons budgétaires, un autre maire a eu le cran de faire ce que beaucoup n’assument pas : renoncer à la corrida pour des raisons éthiques.
À Vieux Boucau, Pierre Froustey a pris une décision inédite en refusant d’organiser des corridas. Il explique :
« Nous souhaitons seulement qu’il n’y ait plus de spectacles avec mise à mort dans les arènes de Vieux Boucau, comme cela a déjà été le cas durant vingt ans. »
Cette position courageuse lui vaut aujourd’hui une violente pression des lobbies pro-corrida, avec une tentative de « médiation » pilotée par André Viard (président du lobby ONCT) pour tenter de le faire plier et changer d’avis.
Face à ces pressions, il est essentiel de montrer au maire qu’il est soutenu par les citoyennes et citoyens.
En cliquant sur le bouton ci-dessous, un mail automatique s’ouvrira dans votre boîte de messagerie avec l’adresse du maire et un message de soutien déjà rédigé. Vous pourrez le modifier avant envoi si vous le souhaitez. Cela ne prend que quelques secondes, mais votre soutien est précieux ! (En cas de difficultés : adresses courriel = mairie@vieuxboucau.fr ; maire@vieuxboucau.fr)
Ne laissons pas les lobbies taurins imposer leur barbarie !
