Robert MENARD maire de Béziers, vient d’annoncer aux journalistes qu’il va prendre un arrêté municipal interdisant toute manifestation anticorrida à proximité des arènes. A cette occasion le Midi libre a choisi son camp qui n’est pas celui de la liberté d’expression… Le COLBAC adresse donc un courrier au chef d’agence de MIDI LIBRE, Monsieur Arnaud GAUTHIER
A Monsieur Arnaud GAUTHIER
Chef d’agence du Midi libre à Béziers
Monsieur
Je vous félicite pour la délicatesse du titre qui figurait à la une du Midi libre hier mercredi 04 juin : « Robert Ménard muselle les anticorrida ».
Museler, c’est mettre une muselière et c’est toujours aux chiens qu’on impose cette contention. Les opposants aux corridas seraient donc assimilables à des chiens. Et quand on traite un homme de chien, c’est toujours avec une intention offensante. Les lecteurs du Midi libre, majoritairement hostiles à la tauromachie, ont dû être sensibles au respect que vous leur témoignez si courtoisement.
D’autre part, quand on muselle un chien c’est parce qu’il mord. Les anticorrida seraient donc coupables de violence ?
Pouvez-vous citer une seule violence commise par le COLBAC ?
Ce sont les anticorrida qui font couler le sang animal et le sang humain ?
C’est nous qui exaltons la torture comme divertissement et la mort comme spectacle ?
Singulière pratique de l’information que d’inverser ainsi la réalité.
Dernière remarque : Les journalistes ayant quotidiennement besoin de leur liberté d’expression devraient par profession être partisans inconditionnels de cette liberté. Ils devraient donc trouver légitime que des gens parfois se rassemblent pacifiquement devant une arène pour s’élever contre les boucheries qui y sont commises. Mais le Midi libre n’est manifestement pas plus que le journaliste Robert Ménard favorable à cette liberté si fondamentale.
Il arrive qu’un seul mot (en l’occurrence, le verbe « museler ») révèle mieux que de longs discours l’idéologie d’un organe de presse. Nous en prenons acte et vous prions d’agréer l’assurance de nos sentiments les meilleurs.
Pour le COLBAC (Comité de liaison biterrois pour l’abolition de la corrida), son président
Robert CLAVIJO