Depuis de nombreuses années, la mairie a cessé d’organiser elle-même des corridas. Elle confie cette tâche à une entreprise privée, la SAS Betarra, à qui elle sous-loue les arènes. Le COLBAC a manifesté samedi 23 avril sur les allées Paul Riquet et a dénoncé l’utilisation de l’argent public pour soutenir l’activité de Betarra et la tauromachie.
Photo ci-dessus © Jorge Franganillo (Flickr)
Dépenses municipales liées à la tauromachie
La municipalité subventionne la Fédération des Clubs Taurins du Biterrois (15 000 € / an) et verse une cotisation (5000 € / an) à l’Union des Villes Taurines de France, instance taurine dont la mission est la défense de la tauromachie sanglante.
Durant la féria, des sommes importantes servent directement la tauromachie et les corridas. En 2021, on peut citer :
- l’achat de vaches à la Manade Margé pour les spectacles de tienta avec les élèves de l’école taurine de Béziers (1 240 €),
- l’insertion de bâches publicitaires dans les arènes payées à la société de Robert Margé, la SAS Plateau de Valras, ex empresa des arènes de Béziers jusqu’en 2020 (12 250 €),
- l’hébergement des toreros et de différentes personnalités du mundillo pendant la féria (5 577 €),
- la distribution des sorteos de la féria (1 587 €),
- un cocktail dinatoire dans les loges des arènes pour stimuler les affaires entre les entreprises et le milieu taurin (1 091 €).
L’affiche municipale de la féria 2021 – comme celles des années précédentes – n’a mis en valeur que la tauromachie espagnole et a totalement occulté les autres attractions de la féria qui attirent pourtant de nombreux spectateurs (village occitan, spectacles équestres, etc.).
Ainsi, c’est l’argent public qui assure la publicité des corridas organisées par Betarra. En 2021, la campagne d’affichage de la féria a coûté 15 123 €.
Citons également la gratuité exceptionnelle du musée taurin – propriété de la municipalité – pendant la féria pour inciter les touristes à aller aux corridas : c’est une aide indirecte à la tauromachie et un manque à gagner pour les Biterrois.
Ces sommes servent directement les intérêts privés du milieu taurin et l’activité de Betarra. Le maire Robert Ménard reconnaît lui-même que les Biterrois sont majoritairement opposés aux corridas [1] et pourtant il dépense l’argent du contribuable pour soutenir et financer des spectacles de tortures animales qui nuisent à l’image de Béziers. Cet argent n’est pas dépensé dans l’intérêt général.
L’argent public ne devrait pas financer la souffrance animale. Le COLBAC réclame une grande fête estivale sans souffrance ni effusion de sang et, a minima, une affiche municipale de la féria qui ne fasse pas la promotion de la tauromachie sanglante.
[1] Robert Ménard : « Autour du taureau, on renoue avec des traditions « L’incorrect, 07/09/2018.
Recours en justice contre une délibération du conseil municipal
En février, le COLBAC a déposé un recours auprès du Tribunal administratif de Montpellier pour demander l’annulation d’une délibération adoptée fin décembre, par laquelle la Commune de Béziers a décidé d’exonérer la SAS Betarra, sous-locataire des arènes, de la part variable de son loyer annuel pour l’année 2021 .
Par cette exonération, la municipalité a consenti une véritable faveur – équivalente à la somme de 20 000 € – à la société privée Betarra.
Une aide financière massive votée par le Conseil municipal sans que Betarra n’ait fourni ni les justificatifs relatifs à son bilan financier de 2021 ni les éléments nécessaires pour apprécier le sens et la portée d’une telle aide.
Dans la presse
22/04/22 Hérault Direct Béziers – Colbac : Pas d’argent public aux corridas ! Manifestation le 23 avril
27/04/22 Le Petit Journal Le Colbac dénonce l’usage de l’argent public en faveur des corridas → lire la version numérique PDF