Le COLBAC a manifesté samedi 19 octobre sur le parvis des arènes de Béziers, à l’occasion d’un spectacle taurin organisé par l’école taurine dans le cadre des Journées Taurines. Ce rassemblement intervient dans le contexte du débat sur la proposition de loi visant à interdire les corridas aux mineurs de moins de 16 ans, ainsi que la diffusion d’une vidéo, filmée en caméra cachée par l’association FUTUR, révélant des actes d’une cruauté inouïe lors de l’entraînement d’élèves toreros. (Lire notre article)
La vidéo montre un taureau victime de plus de 20 coups d’épée, transpercé de part en part, l’épée entrant par le garrot et ressortant par le ventre.
Un élève de l’école taurine de Béziers Méditerranée (ETBM) participait à cette classe pratique. Le COLBAC appelle le maire de Béziers à réagir et à condamner fermement ces actes : est-il acceptable qu’un enfant plante une épée dans le dos d’un taureau sous les applaudissements et encouragements d’adultes ? Est-il normal qu’il ne manifeste aucune empathie face à un animal qui souffre et meugle de douleur ?
L’École Taurine Béziers Méditerranée (ETBM) a été créée en 2003. Jusqu’en 2020, elle a été massivement subventionnée par la municipalité (30 000 euros /an). Cette dernière octroie toujours une subvention de 15 000 euros par an à la Fédération des Clubs Taurins du Biterrois qui joue un rôle majeur dans l’encadrement des apprentis tortionnaires et la promotion de l’ETBM.
Une loi nécessaire pour protéger les enfants
Une proposition de loi visant à interdire les corridas et les combats de coqs aux mineurs de moins de 16 ans sera débattue au Sénat le 14 novembre prochain.
La loi française exprime la volonté de protéger les enfants de la violence en sanctionnant les messages violents accessibles aux mineurs (article 227-24 du Code pénal), en aggravant les peines pour actes de cruauté animale commis devant eux (article 521-1), et en interdisant les travaux liés à l’abattage et à l’euthanasie animale pour les moins de 18 ans (article D4153-37 du Code du travail).
Il faut donc de la cohérence : les corridas étant des spectacles violents (« cruauté et sévices graves envers un animal » selon le Code pénal), la loi doit aussi protéger les enfants de cette violence en imposant des restrictions d’âge.
Applaudir une corrida en présence d’un enfant, c’est lui inculquer l’idée que la violence envers un animal peut être valorisante. Cela va à l’encontre de toutes les recommandations éducatives en matière de respect et de bienveillance envers les animaux.
Propos déconnectés du maire de Béziers
Robert Ménard, maire de Béziers, reconnaît la violence inhérente à la corrida, mais s’oppose fermement à la PPL visant à protéger les enfants. Dans une interview accordée au Midi Libre le 4 octobre 2024, il a totalement éludé la question de la protection des enfants, préférant défendre coûte que coûte une pratique que le Code pénal qualifie de sévices graves. Il est inacceptable que le maire de Béziers défende aveuglément une tradition sans remettre en question l’impact de la violence sur les enfants qui y sont exposés. Si une tradition locale consistait à exposer des enfants à des scènes de lapidation ou de flagellation publique, M. Ménard la défendrait-il avec autant d’acharnement sous prétexte de respecter la tradition ?
Deux passages dans les JT de France 3 Occitanie
Passage dans le 12/13 de France 3, 19 octobre 2024
Passage plus long dans le 19/20 de France 3 Occitanie, 19 octobre 2024