Rodilhan : Synthèse en images des violences taurines

Publié le 22 octobre 2011

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une affiche avec une chaine

08 octobre 2011 : 95 militants envahissent les « abattoirs » taurins de Rodilhan (Gard ) et 60 d’entre eux s’enchaînent les uns aux autres au centre de l’arène pour empêcher le spectacle de veaux torturés. Le compte-rendu, en images, de cette action nous est fourni par Jean Paul Richier sur le site Lepost.fr

Attention ! Certaines images, celles au ralenti notamment, sont très violentes. Très.

Extraits de "Que disent les partisans de la corrida des événements de Rodilhan ?" Par Jean-Paul Richier, docteur psychiatre.

Le déchaînement de violence qu’ont subi les opposants à la corrida, à Rodilhan le 8 octobre dernier, à l’occasion de la finale de Graines de Toreros, est à présent largement connu d’Internet comme des médias traditionnels, grâce aux images qui circulent. On peut consulter images et témoignages sur les sites des organisations à l’origine de l’action.

Et les partisans de la corrida, dans tout ça ?

Les professionnels de la corrida et les amateurs de ce spectacle ont une spécialité psychodynamique : l’inversion des rôles et le retournement des valeurs. Ainsi, l’une de leurs manœuvres consiste à invoquer l’agressivité et la violence des opposants à la corrida. Une complémentaire consiste à se présenter, en revanche, comme les garants de la morale humaniste. Ainsi, le club taurin qui a participé à l’organisation de la finale de Graines de Toreros à Rodhilan s’appelle Toros y Caridad (Corrida et Charité), et organise à l’occasion des « corridas de bienfaisance« , exonérées de TVA, au profit des enfants malades. C’est un « Club Taurin Paul Ricard« , à votre santé. Bon. Qu’est ce qu’elle en dit, au fait, l’Union des Clubs Taurins Paul Ricard? « Bonne organisation du Ctpr Toros y Caridad, des Aréneros de Vergèze, du centre de tauromachie de Nîmes-Métropole, de la cavalerie Philippe Heyral et de la mairie de Rodilhan. » Quoi d’autre ? Ben rien.

Et la commune de Rodilhan ?
« Il y avait beaucoup de monde sur les gradins des arènes de Rodilhan en ce samedi ensoleillé mais… »
Ah ah ? Mais …?
« ...mais un peu frisquet du mois d’octobre. »
D’accord, d’accord…

Et Monsieur André Viard, le caudillo de l’Observatoire National des Cultures Taurines, et promoteur auto-proclamé de l’inscription de la corrida au patrimoine culturel français ?
Sur son site, dans un éditorial intitulé avec un humour irrésistible « Histoire belge » (puisqu’une partie des protestataires venaient de Belgique) :
« Que croyaient-ils ? Que les aficionados allaient se convertir à leur animalisme chronique et les inviter à boire le thé ? »
(éditorial consultable également ici, l’accès de la page originale étant apparemment problématique actuellement)
Sur le site de l’auguste ONCT, il se fait plus solennel :
« il est souhaitable que organisateurs portent plainte […] face au visage haineux de l’intolérance et de l’obscurantisme. »
J’allais le dire.

Sous la plume de Pierre Vidal, un compadre de Monsieur Viard, on peut lire :
« Rodilhan a su nettoyer le ruedo des quelques belges excités par leur gourou un certain Montegnies. Une vingtaine de fous furieux haineux et sous influence ont été reconduits vite et bien »
Ou encore, sur le site du Club taurin de Mimizan, dont Pierre Vidal est le président :
« Chez moi, j’ai toujours entendu dire qu’il ne fallait jamais chercher la rogne pour ensuite se gratter ! ».

Jacques Sévenier, autre adorateur du gourou de l’ONCT, nous explique tout :
« si quelques aficionados se sont laissé emporter on peut aussi le comprendre. A force de prendre une claque sur une joue il arrive un moment ou au lieu de tendre l’autre joue, tu files un gnon … ».

Paul Hermé n’est pas en reste :
« Les dégager en force restait la seule solution, sinon on y serait encore…»
Ah, ben le sénateur-maire Jean-Paul Fournier a eu bien raison de laisser faire, alors !
Ou encore :
« Tiens, selon leurs principes, j’ai bien envie de m’inviter chez eux […] Ne vous étonnez pas trop tout de même si un jour je suis couvert de bleus !!! ».

Toutes les références précédentes étaient de M André Viard, de ses copains, de ses affidés, ou au moins de ses relais.
Tel l’aficionado Xavier Klein qui y va de sa tirade :
« Accepterait-on que […] quiconque se permette, comme c’est le cas, d’agresser impunément, au motif que ceci ou cela déplaît et ne correspond pas à ses convictions?
Le laisser-faire, cette impunité favorisent la violence et la barbarie et portent petit à petit vers des affrontements incontrôlables [… ] Combien de profanations de monuments et de mémoires, combien d’enchaînements, combien d’avanies et d’insultes ignobles faudra t-il supporter avant que l’on daigne enfin réagir ?
».

Tout ce beau monde invoque la bouche en cœur, le droit, la légalité, et s’indigne à qui mieux mieux du trouble à l’ordre public, de la perturbation sans autorisation d’un spectacle autorisé.

Certes, cette action ne s’inscrivait pas dans le cadre d’une stricte licéité. Mais elle était totalement pacifique, et ne portait atteinte ni aux biens ni aux personnes.

C’est oublier que ce type d’action s’inscrit dans l’histoire des protestations citoyennes.
De la même manière, lors du mouvement des Droits Civiques dans l’Amérique des années 1950-1960, les Afro-Américains se sont pacifiquement approchés de lieux qu’on voulait leur interdire, ou se sont pacifiquement assis à des places interdites, comme au comptoir des snack-bars. D’ailleurs là aussi, des braves Blancs n’ont pas pu se retenir de répondre aux provocations de ces excités en leur administrant de courageuses corrections. Certains extraits vidéos évoquent curieusement les événements de Rodilhan, par exemple en 1957 à Little Rock, Arkansas. Ou encore dans la séquence de 8’56 » à 9’19 » de ce documentaire, en 1960 à Nashville, Tennessee. De la même manière aussi, pour en rester à notre époque et en France, des mouvements pour le droit au logement organisent des actions pacifiques qui sortent du strict contexte de la légalité.
Je prends ici les devants pour répondre au chœur des vierges (« Ah, vous voyez, ces fanatiques extrémistes mettent sur le même plan les hommes et les animaux ! ») qu’il ne s’agit aucunement de superposer les mouvements de défense des droits de l’homme et les mouvements de défense des animaux, mais d’évoquer certaines analogies dans l’action.

Mais surtout, c’est oublier que la corrida s’est imposée dans le sud de la France en désobéissant à la loi, en refusant d’appliquer les circulaires ministérielles, en méprisant les arrêts de la Cour de cassation, en s’opposant à la maréchaussée et même à l’armée. Durant un siècle, de la moitié du XIXème siècle à la moitié du XXème siècle, les taurins ont exercé leur activité hors la loi. Ceci dans une posture de défi des pouvoirs locaux à l’encontre du pouvoir central. Jusqu’à ce qu’une drôle de loi, en 1951,vienne entériner cette pratique illégale là où elle existait. Et ce sont les taurins, à présent, qui viendraient donner des leçons de civisme ??

Je conclurai donc cet article par la phrase qui le commençait : les professionnels de la corrida et les amateurs de ce spectacle ont une spécialité psychodynamique : l’inversion des rôles et le retournement des valeurs.

Jean Paul Richier sur le site LEPOST.FR

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Le COLBAC a pour but final l’abolition de la corrida. Nous nous opposons à la propagande et à la désinformation du milieu taurin, ainsi qu’à la justification de la torture animale comme relevant d’un art ou d’une tradition encore acceptable.

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