Samedi 19 novembre à 18 h
Maison de la vie associative
Rue général Marguerite à Béziers
En France comme en Espagne aucune corrida ne s’organise sans une feria autour d’elle. Est-ce un hasard ?
Qu’est-ce donc qu’une feria ? Quels en sont l’esprit et le contenu ? Qui en bénéficie ? Qui en est victime ?
Pourquoi les ferias sont-elles devenues indispensables aux corridas ?
En conséquence quelle doit être notre attitude envers les ferias ?
L’IMPOSTURE CULTURELLE
Pour attirer les amateurs de corridas, on déguise Béziers en cité andalouse, en Séville française. Cette mascarade se fait au détriment de notre culture véritable. Autrefois capitale viticole et industrielle du Languedoc, Béziers reste une forteresse de la culture occitane. C’est Béziers qui opposa en 1209 la résistance la plus célèbre aux armées du Nord. C’est à Béziers que tout le Midi est venu manifester le 17/03/07 pour défendre la langue occitane. C’est à Béziers que se trouve la plus grande médiathèque occitane du monde. Notre ville est aussi une des plus vieilles d’Europe, successivement habitat préhistorique, village gaulois, cité grecque, oppidum gallo-romain, bourg médiéval et capitale occitane. Au lieu de valoriser touristiquement 365 jours par an cet extraordinaire patrimoine, la mairie le cache et déguise notre ville, 5 jours par an, en cité andalouse, en abattoir taurin avec l’objectif d’attirer les amateurs de corridas, de sang et de violence.
Pour imiter Séville et son célèbre « campo de feria », la mairie loue des tentes à ceux qui veulent faire du fric en vendant aux touristes nourritures et boissons allant du médiocre au vomitif. Ces gargotiers occasionnels ne sont pas équipés pour respecter les règles d’hygiène. Cuisiniers et serveurs n’ont souvent même pas de lavabo pour se laver les mains. Les services de la préfecture font des inspections mais ont apparemment consigne d’être très indulgents puisqu’ils n’épinglent que les abus extrêmes: aliments avariés surtout…
Un cafetier professionnel, quand un client frôle l’ivresse, refuse de lui verser encore à boire. Un cafetier a une réputation à défendre et une clientèle attitrée à protéger contre les dérapages des ivrognes. Les gargotiers occasionnels de la feria n’ont, eux, aucun de ces scrupules. Ils sont là pour se remplir les poches au maximum en plumant les touristes et ne refusent jamais d’abreuver ceux qui ont déjà trop bu.
Au cœur de la nuit c’est par dizaines de milliers qu’on compte les férieurs pleins comme des outres, titubant et zigzaguant ou couchés sur le sol, ivres morts. Les jeunes, incités par l’orgie ambiante à se saouler, y prennent le goût et l’habitude de la défonce.
L’abus d’alcool favorise tous les débordements : Des milliers de buveurs évacuent le trop plein en urinant contre les façades. D’autres vomissent n’importe où. Vers 3 h du matin, on ne sait où poser les pieds pour ne pas se salir et il faut se boucher les narines. L’image que la feria donne de Béziers est répugnante.
Le service de nettoiement, à 5 h du matin, doit effectuer 3 nettoyages successifs: un ramassage d’ordures d’abord, un lavage des rues et trottoirs ensuite, un épandage de désodorisant enfin pour couvrir les tenaces puanteurs de vomi et d’urine.
Les voleurs profitent de la cohue, des bousculades, du bruit et de l’ivresse pour vider les poches de leurs victimes.
L’alcool favorise agressivité, insultes, bagarres, vandalisme, transgressions sexuelles…et accidents de la circulation quand les buveurs reprennent le volant au petit matin.
Dans les bilans officiels publiés après chaque feria les contrôles d’alcoolémie et les accidents provoqués par les automobilistes ivres ne sont jamais évoqués. On veut que les fêtards dépensent à Béziers le plus d’argent possible. Il est donc hors de question de limiter leur consommation d’alcool. Les services de l’Etat ferment les yeux.
Le tapage nocturne est puni par la loi. Mais le milieu taurin est au-dessus des lois. Bodegas et casitas rivalisent de décibels pour couvrir la musique des autres et attirer la clientèle. Le vacarme est tel qu’il est impossible de causer. La mairie feint de déplorer le tapage mais se garde bien d’ y mettre un terme : Le bruit comme l’alcool fait partie de la défonce que beaucoup de fêtards mal dans leur peau viennent chercher à la feria.
Chaque nuit l’orgie se termine entre 3 et 4 h du matin. Aux musiques déchaînées succèdent alors les cris et chants d’ivrognes qui cherchent leur voiture ou veulent continuer la fête. Pour les infortunés habitants, impossible de dormir même s’ils doivent se lever tôt le matin pour aller travailler. Mais bien peu osent se plaindre. Beaucoup de Biterrois se résignent à fuir Béziers pendant ces nuits de tous les excès et sont ainsi contraints de dépenser ailleurs plus que ce qu’ils auraient dépensé à Béziers.
Stationnement et circulation sont interdits dans le centre ville non seulement pendant la feria mais aussi une semaine avant et plusieurs jours après pour faciliter montage puis démontage des casitas et autres installations. La complexité des arrêtés municipaux publiés à cette occasion est telle que les automobilistes ne comprennent pas tout, en oublient une partie, confondent dates ou heures et sont impitoyablement sanctionnés par une mise en fourrière.
Insoluble devient le stationnement dans toute la ville: comme la population de Béziers se multiplie pendant la feria, le stationnement, déjà difficile en temps ordinaire, devient un casse-tête d’abord autour du centre ville puis de plus en plus loin du centre à mesure que les heures passent, que les fêtards affluent et que la ville s’engorge avec des trottoirs entièrement occupés par 2 files continues d’autos en stationnement.
Les hôtels biterrois, pleins en août, n’ont pas besoin de feria pour être saturés.
Parmi les cafetiers, restaurateurs et débitants de tabac, seuls ceux des rues en fête prospèrent pendant la feria. Ceux des autres quartiers n’y gagnent rien et perdent même une bonne partie de leur clientèle au profit de leurs concurrents du centre.
La plupart des commerces (vêtements, chaussures, ameublement, agences immobilières, etc) même dans le centre ville, ont nettement moins de clients pendant la feria qu’en dehors d’elle, ne serait-ce qu’à cause de l’impossibilité pour les acheteurs de circuler et de stationner. Cette raison ajoutée à l’insécurité provoquée par la feria explique que beaucoup choisissent carrément de fermer boutique pendant ces 4 ou 5 jours. En 2006 dans les rues en fête nous avons compté 114 commerces fermés à cause de la feria.
A ces 114 commerces, il faut ajouter le grand
marché forain du vendredi (de 200 à 300 commerçants) et le marché paysan du samedi tous deux supprimés pour faire place à la feria.
La feria profite à une petite minorité de commerces situés dans le centre en fête mais nuit globalement à tous les autres.
La feria n’est pas faite pour stimuler l’économie locale mais seulement pour attirer du monde aux arènes. Pour satisfaire la toromafia, on sacrifie l’économie biterroise.
Pour les observateurs économiques, le maintien de la tradition taurine est révélateur d’une économie malsaine, gérée par des hommes dépassés. L’image sanguinaire, orgiaque et répugnante que la feria donne de Béziers est répulsive pour des investisseurs.
Jamais la Mairie n’a consulté les Biterrois ni sur les hideuses boucheries organisées aux arènes ni sur l’école taurine où, aux frais des contribuables, la Mairie apprend à des enfants à torturer et à tuer, ni sur la feria, ni sur la valorisation touristique du patrimoine de Béziers.
Exigeons un débat public sur ces questions qui nous concernent tous.
Exigeons un référendum local sur la poursuite ou l’abolition des corridas.
COLBAC (Comité de liaison biterrois pour l’abolition de la corrida)
Casier 31 Maison de la vie associative rue Général Marguerite 34500 Béziers
Tél : 04 67 76 28 56