Quelques jours avant l’examen à l’Assemblée nationale, le 24 novembre, de la proposition de loi d’Aymeric Caron visant à abolir la corrida, Midi Libre a exposé les arguments de deux militants locaux sur trois thèmes : bien-être animal, patrimoine culturel et retombées économiques de la corrida. Sans surprise, c’est un florilège de mensonges, contre-vérités et absurdités du côté des défenseurs de la barbarie tauromachique : « le taureau ne souffre pas », « il est le dernier animal sauvage », « il mérite de mourir de son propre combat », « abolir la corrida revient à supprimer une tranche de l’humanité », « la corrida est incontournable même dans les régions ou dans les pays où elle n’existe pas » (!).
Le président du Medef Ouest Hérault – qui sponsorise la féria – évoque quant à lui l’affairisme de la corrida : « Beaucoup d’affaires prennent naissance autour des arènes ».
Matthieu Ourliac, président du MEDEF de Béziers – sponsor de la féria biterroise – évoque un point important : corridas et férias sont des lieux privilégiés de rencontre entre hommes d’affaires, politiciens et journalistes. De multiples contacts se nouent. De grandes entreprises louent à prix d’or des loges aux arènes pour y inviter leurs clients actuels et potentiels. L’ambiance festive facilite les négociations d’affaires. C’est ainsi que le milieu taurin étend son influence. En combattant la corrida, nous nous heurtons aux catégories sociales les plus puissantes.
Débat en direct au siège du Midi Libre
21/11/22 Midi Libre VIDÉO. Faut-il abolir la corrida ? Tout comprendre au débat qui va enflammer l’Assemblée nationale ce jeudi
Un débat autour de la corrida a été organisé le lundi 21 novembre matin – dans les conditions du direct – au siège du Midi Libre. Animé par le rédacteur en chef Olivier Biscaye et par le journaliste aficionado Frédéric Prades, le débat a été diffusé sur le site du Midi Libre, en soirée. Il a permis à chacun des six invités de réaffirmer avec conviction des positions, de les préciser et de les expliquer.
Avec Claire Starozinski, présidente de l’Alliance Anti corrida), la député LFI de l’Hérault Nathalie Oziol et Sophie Maffre-Baugé, présidente du COLBAC, face à Benjamin Cuillé, éleveur de taureau de corrida, Marion Mazauric, éditrice au Diable Vauvert, et le député de l’Hérault Renaissance Patrick Vignal.
Réactions à chaud d’O. Margé et de S. Maffre-Baugé, recueillies par le Midi Libre, dès l’annonce du retrait de la PPL.
L’hypocrisie des députés obstructeurs est dénoncée par Sophie, qui était présente dans l’hémicycle : « À partir du moment où il [Aymeric Caron, ndlr] a retiré son texte, on lui a reproché de ne pas vouloir débattre, alors que ces amendements visaient, justement, à ne pas débattre ! »
Olivier Margé persiste et signe dans la malhonnêteté intellectuelle : « Le toro de combat va pouvoir continuer à vivre des jours heureux sur des élevages extensifs », faisant mine d’ignorer que ce n’est pas l’élevage des taureaux qui pose problème dans la corrida, mais le supplice que ces animaux endurent dans les arènes. Il évoque par ailleurs le soutien de la députée E. Ménard :
Les propos qu’ Emmanuelle Ménard a tenus en Commission des lois (« Il n’est pas nécessaire d’aimer la corrida pour la défendre ») n’ont pas plu au mundillo et en particulier à Henri Fabre-Luce, ex-conseiller municipal de Béziers, actionnaire des Arènes et petit-fils du mécène des arènes biterroises Fernand Castelbon de Beauxhôtes : » Madame Ménard, vous nous brisez le cœur » !
Il est d’ailleurs « amusant » de constater que les élus du Sud, si prompts à défendre la corrida, n’hésitent pas à affirmer publiquement…ne pas l’aimer ! C’est également le cas de Robert Ménard, de Patrick Vignal et de Stéphanie Galsy. Des élus du Sud qui n’aiment pas ce qui serait « l’identité culturelle « du Sud, comment est-ce possible !!? Nous compatissons à l’embarras du mundillo…
Les billets du Midi Libre
→ Réaction du COLBAC sur Twitter :
→ Réaction lue sur le site du Midi Libre : « Éditorial très partisan. Qui connait le fonctionnement de l’Assemblée nationale a bien vu que c’est à cause de l’obstruction des macroniens, qui ont déposé des centaines d’amendements, que le texte déposé dans le cadre d’une niche parlementaire n’avait aucune chance de passer. Même si une majorité de députés l’auraient voté. LFI a donc décidé de ne pas perdre un temps qui était limité (dans le cadre d’une niche parlementaire, les députés du groupe avaient jusqu’à minuit pour faire voter leurs textes) et ont donc remplacé ce texte par un texte qui avait des chances de passer. Il n’y a donc aucune escroquerie. » Commentaire de Gilbert Duroux.
Pour Caroline Gaillard, rédactrice en chef du Midi Libre Béziers : « Les ferias peuvent-elles se passer des mises à mort, tout comme les cirques se passent désormais des animaux en cage ? CERTAINEMENT. Les traditions peuvent évoluer tout en restant bien vivantes et ancrées dans nos territoires. «