C’est à qui sera le plus indigné.
Pourquoi ces réactions sont-elles inattendues ?
Les journalistes, les élus locaux, les dirigeants de divers organismes professionnels rivalisent de superlatifs pour stigmatiser, pour condamner « l’inacceptable », « la barbarie », « la torture ». Même la confédération française de la boucherie-charcuterie, habituellement peu sensible à la souffrance animale, qualifie « d’abominables et cauchemardesques » les images « de torture infligées aux animaux ».
Bref, c’est à qui sera le plus indigné.
Pourquoi ces réactions sont-elles inattendues ?
Parce que toutes ces bonnes âmes, si scandalisées à la vue d’un porc malmené, d’un mouton jeté brutalement sur le sol ou d’un taureau égorgé sans avoir été au préalable dûment électrocuté, ces âmes vertueuses ne sont nullement scandalisées lorsque ce même taureau, au cours d’une corrida, est torturé pendant une demi-heure à la pique, aux harpons, à l’épée et au poignard jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Une pique enfoncée à une profondeur moyenne de 20 cm tout contre les vertèbres (endroit très sensible !) et qui fouille longuement la chair et les nerfs pendant plusieurs minutes, c’est pourtant une torture extrêmement douloureuse. Six banderilles c-à-d six harpons plantés dans l’échine et dont les manches se balancent pendant un quart d’heure remuant continuellement le fer dans la plaie, c’est pourtant du sadisme caractérisé. Et néanmoins, devant une corrida, journalistes et élus non seulement ne sont pas indignés, mais ils approuvent, ils applaudissent. Le maire d’Alès, qui a ordonné la fermeture de son abattoir (bravo !) refuse absolument de fermer l’arène d’Alès. Il soutient à 2 bras et même finance les corridas qui s’y déroulent.
Quand donc la pitié pour les innocentes victimes des abattoirs s’étendra-t-elle aux innocentes victimes suppliciées en corrida ?
Vous admirez sans doute ces danseuses à paillettes capables de faire le grand écart aussi aisément que vous écartez le pouce et l’index. Journalistes et politiciens sont tout aussi capables de grands écarts.
On se demande comment ils ne se luxent pas les hanches…