La feria du lendemain et la corrida mort-née.

Publié le 28 septembre 2011

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un homme face à un taureau

La corrida programmée pour la feria de Béziers le 14 août 2011 et annulée pour cause de pluie, a été reportée au samedi 24 septembre. Ce jour-là, exceptionnellement, une corrida avait donc lieu sans feria autour d’elle. Combien de personnes ce spectacle allait-il réunir  Sans la feria pour soutenir la corrida.

Postés aux différentes portes de l’arène des militants du COLBAC ont compté un par un les spectateurs qui entraient. Au total ils étaient à peine plus de trois mille. Et non pas 8.000 comme le Midi libre a osé l’écrire sans pudeur le lendemain.(Voir notre article « Flagrant délit »)

L’ amphithéâtre offrant 13.000 places, les gradins n’étaient donc occupés qu’à 25%. En France comme en Espagne aucune corrida n’est  assez séduisante pour remplir à elle seule une grande arène. Une feria est indispensable pour attirer la foule. Ce constat conduit à 3 observations :

1- Quel est l’esprit d’une feria ?

Une fête s’organise soit pour honorer quelqu’un (un saint en général) soit pour commémorer un événement (une naissance, un armistice, la prise de la Bastille) soit enfin pour célébrer quelque chose (fête du travail le 1er mai, fête des mères, nouvel an). Une feria, elle, ne fête rien ni personne. Elle ne fête même pas la tauromachie car les concerts de rue, souvent excellents, les bals, les spectacles délicieux du village équestre et du village occitan n’ont aucune parenté avec les massacres taurins et ne sont nullement des hymnes à ces massacres. Qu’est-ce donc qu’une feria ? Une invention du milieu taurin pour attirer dans les villes taurines une multitude de visiteurs.

2- Quel public une feria attire-t-elle ?

Les ferias en France n’ont pas toutes un village occitan (c’est une originalité biterroise) ni un village équestre (on n’en trouve qu’à Béziers) , ni même un bal à papa. Ce qui est commun en revanche à toutes les ferias de France, c’est la multiplication des débits de boisson (casetas et bodegas) aménagés à la hâte pour quelques jours. Pour attirer et plumer la clientèle ces cafetiers occasionnels diffusent des musiques joyeuses, rythmées, entraînantes et pour couvrir la musique des concurrents voisins, la sono est montée au maximum. L’abus d’alcool et l’assourdissant vacarme qui règne dans les rues favorisent la dérive des comportements : incivilités, saleté, violence, vandalisme. Ce climat de transgression collective où l’on viole impunément les interdits crée une ambiance propice à la transgression suprême : les massacres des arènes.

Le public que les ferias cherchent à attirer n’est donc pas raffiné, cultivé, amateur d’art comme toute une propagande voudrait nous le faire croire. Les bacchanales des ferias ne peuvent séduire que des personnes mal dans leur peau, qui cherchent à se défoncer pour oublier leur mal de vivre. Dans cette multitude d’êtres frustrés par la vie et la société quelques milliers vont défouler leur rancœur  dans les violences sadiques de la tauromachie.

3- C’est le contribuable qui paie.

Concerts de rue, bals populaires, spectacles équestres et autres attractions des ferias sont « gratuites » parce que payées par les contribuables. Une feria est une gigantesque subvention versée par une mairie pour maintenir la corrida  en survie artificielle. Les contribuables à Béziers, Nîmes, Arles, Bayonne et ailleurs paient pour que des hordes de malappris envahissent leur ville, les empêchent de dormir la nuit, urinent et vomissent sur les trottoirs, vandalisent les façades, agressent les habitants et reprennent le volant à l’aube en état d’ivresse avec les conséquences qu’on sait. A Vic-Fezensac (Gers)  la population a exigé et obtenu un référendum local. Il a eu lieu  le 11 septembre 2011 Une majorité des électeurs vicois a voté pour l’arrêt de la feria dans leur commune. Combien de temps encore dans les autres villes taurines accepterons-nous de financer ferias et corridas ?

Vive les fêtes, les bals, la joie, la musique, mais à bas les déluges d’alcool, de décibels, de sang et de violences qui caractérisent les ferias taurines !

à propos

Le COLBAC a pour but final l’abolition de la corrida. Nous nous opposons à la propagande et à la désinformation du milieu taurin, ainsi qu’à la justification de la torture animale comme relevant d’un art ou d’une tradition encore acceptable.

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