Le snobisme taurin

Publié le 28 septembre 2009

Faites du bruit, partagez l'article

placeholder

Dans la première moitié du 20ème siècle, l’Espagne, en France, était méprisée et la corrida très critiquée. Un retournement d’opinion a eu lieu par la suite. Cette vague, qui a fini par mettre la corrida à la mode, est entièrement fabriquée par les media.

Une mode d’ailleurs superficielle: les media parlent beaucoup de passion tauromachique mais n’ont pas allumé de passion véritable. En revanche, attendu que radios, journaux et télé présentent la corrida comme un spectacle hautement culturel et artistique dont le raffinement, la subtilité échapperaient aux esprits vulgaires, les parvenus, les snobs jugent préférable de se dire aficionados. Suivisme moutonnier. Simple vernis qui s’écaille quand on discute un peu avec ces gens. Pour les snobs la corrida est une bénédiction. Jadis, pour avoir une réputation de personne distinguée et raffinée, il fallait acquérir une vaste culture littéraire et artistique, être brillant causeur.

Aujourd’hui, à Béziers, il suffit de se montrer dans les arènes, d’applaudir les véroniques du matador, d’employer quelques mots espagnols du jargon tauromachique et on passe à peu de frais pour une personne de goût , appartenant à la bonne société.
Aux USA, quand un nouveau riche donne une réception, il a un moyen simple et efficace pour attirer beaucoup de monde chez lui : il paie une personnalité en vogue (par ex Sharon Stone) pour qu’elle assiste à sa soirée. Il annonce sa présence sur les bristols d’invitation et tous les snobs affluent chez lui pour approcher la vedette. A Béziers, dans ce cas, ce n’est pas à Sharon Stone qu’on fait appel mais à un matador.

Dans le bulletin du COLBAC de janvier 2000, nous nous demandions pourquoi la caisse d’épargne avait cru devoir, en mars 1999, donner une réception en l’honneur du matador Richard Milian. Est-ce le rôle de l’Ecureuil de promouvoir la tauromachie ? Nous n’avions pas compris: l’hommage à Richard Milian n’était qu’une ruse pour faire venir le torero et sa présence était un appât pour attirer le tout-Béziers à la réception.

On voit par cet exemple comment le snobisme taurin est un instrument utilisé par des hommes d’affaires sans scrupule.

à propos

Le COLBAC a pour but final l’abolition de la corrida. Nous nous opposons à la propagande et à la désinformation du milieu taurin, ainsi qu’à la justification de la torture animale comme relevant d’un art ou d’une tradition encore acceptable.

Newsletter

Votre soutien contribue aux victoires de demain. Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir nos dernières actualités et être sûr de ne pas rater nos prochaines actions.

@BeziersColbac

Découvrez nos dernières actualités

22 avril 2024

Une « feria off », pourquoi ?

7 avril 2024

Manifestation pour dénoncer les entraînements à tuer