Samedi 6 avril, nous avons occupé pacifiquement le parvis des arènes, à l’occasion d’une nouvelle séance de préparation publique du torero Christian Parejo. Depuis l’année dernière, c’est le cinquième entraînement du torero dans les arènes de Béziers. (Voir nos précédentes manifestations : 4/02/23, 18/02/23, 4/03/23, 2/03/24)
À chaque préparation, deux taureaux sont mis à mort en guise d’entraînement. L’originalité tient au fait que le public (restreint) est invité à prendre place, non pas dans les gradins, mais dans le couloir qui entoure la piste, donc au plus près des mises à mort.
Organisés par la peña (fan-club) du torero, les entrées payantes – mais gratuites pour les enfants – servent à financer l’achat des taureaux sur lesquels Parejo se fait la main.
Notre action, visant à dénoncer l’extrême cruauté des entraînements à la corrida, s’est déroulée au moment où les aficionados se rendaient aux arènes.
Banderoles et visuels déployés à l’attention du public se rendant aux arènes, mais aussi des passants et automobilistes.
Entraînement à tuer
Au cours d’une corrida, les matadors doivent réglementairement tuer à l’arme blanche. L’épée doit s’enfoncer dans l’épaule droite, passer sous l’omoplate, glisser entre deux côtes pour transpercer la cage thoracique. Si l’épée heurte un os, si elle ne s’enfonce pas assez, si elle pénètre de travers et ressort entre les côtes, si le coup est donné trop bas ou trop haut, alors le matador n’obtient pas de trophée. S’il « tue mal » et s’y reprend plusieurs fois, il risque d’être hué. Par ailleurs, pour enfoncer l’épée jusqu’à la garde, le matador doit s’exposer aux cornes. C’est le moment le plus critique. Un long entraînement est donc indispensable pour acquérir la sûreté des gestes et les reflexes necessaires.
Les toreros s’entraînent chez les éleveurs à qui ils achètent des taureaux pour les massacrer en privé. Les animaux utilisés ont systématiquement les pointes des cornes sciées.
Il n’y a aucune règle ni aucun contrôle dans les entraînements privés. À l’abri des regards, sans témoins, les pires sévices sont permis. Après une estocade ratée, on arrache l’épée et on recommence plusieurs fois. Lors de l’entraînement du 2 mars, les coups d’épée ont occasionné une très large plaie béante sur le dos du taureau. Ce sont des souffrances inutiles, aggravées par l’inexpérience des toreros.
Nous avons informé l’ensemble des parlementaires, afin de les inciter à demander de la transparence sur le nombre de taureaux tués en privé, mais aussi sur l’aspect sanitaire, car les carcasses sont revendues pour la boucherie.
Ce samedi, un lambeau de chair dépassait du camion qui a emporté les deux dépouilles à l’abattoir de Pézenas.
Gratuité des places pour les moins de 12 ans
Nous dénonçons également la gratuité des places pour les jeunes enfants, alors que ces événements mettent en scène des actes de cruauté envers les animaux. Cette gratuité crée la fausse impression que le spectacle est banal et adapté à tous les enfants, sans alerter sur la violence. Or, il est de la responsabilité du maire de Béziers de protéger les enfants de toutes les formes de violence. Nous avons alerté les parlementaires.
Complicité de la municipalité
Nous dénonçons encore une fois le soutien inconditionnel de Robert Ménard qui, hors contexte et prétexte de la feria, autorise ces entraînements cruels dans les arènes. L’adjoint au maire, en charge des spectacles taurins, faisait partie du cercle très restreint des aficionados qui sont venus assister au « spectacle ». Nous rappelons que la municipalité subventionne massivement les clubs de tauromachie et aide financièrement la société BETARRA, organisatrice des corridas.
L’argent public ne doit pas soutenir la souffrance animale.